Une préface !
Il ne manquait plus que ça ! c’est comme si vous demandiez à un charcutier de faire du pain. Je suis comédien, pas écrivain ! Je suis fait davantage pour apprendre un texte que pour les « pondre ». C’est bien la première fois qu’on me demande d’en rédiger une ! J’accepte cette noble tâche car ce sera probablement la dernière et je veux bien me mettre en quatre pour ce genre d’exercice, même si je ne suis pas vraiment habilité à ça, je me sens si honoré ! d’autant que j’ai appris lorsque j’ai « dévoré SUPERCAP », qu’on peut s’adapter à toutes les contraintes avec un peu de volonté et d’assiduité, et même si on n’est pas forcément apte à quelque chose qui pourtant nous tient à cœur, avec de la foi, beaucoup de courage et un peu de préparation on peut être agréablement surpris du résultat. Mais là pas le temps pour l’entrainement, je me lance et après tout, tant pis ce n’est pas à moi de le dire.
Et puis, j’aime les challenges, en plus c’est pour la bonne cause : je les aime c’est deux là !
Je l’écris avec mon cœur pour lui, pour eux: mes amis…
Chacun de leur côté, ils m’ont demandé d’écrire un petit mot sur eux. Se sont-ils concertés ?… Je les en soupçonne… Mais j’en suis ému et touché.
C’est vrai, je les ai juste mis en contact. Et alors, la belle affaire ? Le monde ne se construit-il pas de cette manière ? Je n’ai été juste que le trait d’union…
Ils ne se connaissaient pas, mais je ne sais pas, mon intuition sûrement, ces deux hommes-là devaient à tout prix se rencontrer pour que l’un, Jean Marc écrive l’histoire incroyable de l’autre Olivier, un homme hors du commun. Jean Marc n’étant pas à son premier essai pour raconter la vie d’autrui : Ecrire une biographie, ça il sait faire ! ça a été comme une évidence. Il ne pouvait y avoir aucun doute. Il fait partie de ces auteurs qui ont la délicatesse de travailler dans l’ombre pour se mettre à la place de leur interlocuteur. Il trouve le mot juste pour transcrire toute la force et la sensibilité de la personne qu’il a en face de lui et qui se livre sans pudeur corps et âmes ! C’est deux mots prennent tout leur sens lorsqu’on a eu la chance d’approcher Olivier. Son corps et son cerveau sont taillés pour ça, ils ne font qu’un ! Olivier a la carrure, il a la stature, il ne triche pas, il fonce. Il va direct et tant pis aux personnes que cela dérange. Lui : rien à cirer du qu’en dira –ton !
Jean Marc et Olivier pourraient être frangins. D’ailleurs leur prénom résonne comme une pub des années 70 vantant les mérites d’une chicoré soluble. Ils sont pour moi aujourd’hui liés l’un à l’autre ! voilà deux extra – terrestres. Chacun dans leurs genres…
Olivier, la première fois, je l’ai croisé grâce à un ami commun : Christophe Kulikowsky. Avant son arrivée, celui-ci m’avait juste prévenu :
- Reste encore cinq minutes, je voudrais te présenter un mec complètement différent des autres, il est handicapé moteur, il devrait arriver d’un moment à l’autre.
J’me suis demandé tout d’un coup pourquoi Kuli (pour les intimes) insistait tant pour que je vois un homme possédant une telle infirmité. J’en avais déjà croisé, tous ayant un courage exemplaire devant l’adversité mais pourquoi lui précisément ? Quel intérêt ? Pour le regarder comme une bête de foire. Nous mettant mal à l’aise lui comme moi ? J’ai voulu fuir ne me sentant tout d’un coup pas à ma place.
- Reste, tu verras tu ne regretteras pas.
- Et en quoi il est différent des autres justement ? lui ai-je demandé circonspect.
- Une force de la nature, je ne t’en dis pas plus … »
La porte s’est ouverte, et là, je l’ai vu ! sans béquilles, claudiquant, marchant fier comme un clown devant son public, suivi d’une charmante femme et d’un coup je sais pas ce qui m’a pris, bille en tête, j’ai commencé par l’imiter en maugréant :
- Dis donc, t’aurais pu t’magner, j’ai failli me casser, c’est pas parce que t’es complétement tordu que t’as tous les droits !
Et là j’ai vu ses yeux si bleus cristallins, son regard si intense… ah, ce regard ! Ce si beau regard dans lequel il puise toute sa force. Il m’a regardé et du tac au tac, il a articulé du mieux qu’il pouvait :
- J’ai fait au plus vite, on vient de Nice, mais t’as remarqué, j’ai pas des ailes ! et tu connais les femmes, il faut toujours qu’elles trainent.
Content de lui, son visage s’est transformé. Il s’est mis à se marrer de sa vanne, mais à rigoler ! il a gloussé de tout son saoul. De sa bouche est sorti un son guttural haut en couleur. Se tordre de rire : à croire que cette expression a été inventée pour lui. C’est tout son être, tout son corps qui s’est mis à se trémousser.
Le ton était donné.
Et le miracle a eu lieu. Nous étions devenus complices, comme deux amis, en même pas quelques minutes. Il m’a fait un résumé de sa vie. Kuli avait eu raison, j’étais ensorcelé, envouté par cet être unique. Je devais malheureusement filer, appelé à un autre rendez-vous. J’ai pris congé en me morfondant auprès de lui et de sa femme qui l’accompagnait de l’avoir si bêtement singé.
- Du déconnes, ça fait du bien, enfin quelqu’un qui me ressemble ! m’a dit-il d’un œil goguenard.
On s’est embrassé chaleureusement et là, il m’a demandé avec malice :
- On se revoit quand ?
Quelques jours plus tard, après avoir pris rendez-vous, nous nous sommes retrouvés Olivier et moi comme de vieux compères, attablés dans un resto, entourés naturellement de sa femme Stéphanie et de Kuli. Une question me taraudait l’esprit : Comment un homme aussi bancal avait pu séduire une si jolie femme qui est Stéphanie ? Et là j’me suis adressé à elle :
- Il doit avoir des talents cachés ton homme, non ? comment vous faites l’amour ? Il met autant d’ardeur que lorsqu’il rigole ? Tout bringuebale, c’est ça, non ?
Pour la deuxième fois consécutive, sans doute par déformation professionnelle, je me suis mis à adopter son style du mieux que j’ai pu, essayant de me mettre à la place de son mari :
- Tu aimes ça, hein ? il n’y a pas beaucoup mec qui a dû te faire grimper aux rideaux comme moi ?
Et là à ma grande surprise, elle aussi est partie d’un éclat de rire. Vous connaissez le bonheur ? Eh bien c’est eux deux !
Nous avons ri tous les quatre tels des gamins dans une cour de récré. Autour de nous le silence s’est installé. Nos voisins ne savaient plus quoi dire, quoi faire. Devenus muets, ils étaient outrés se demandant comment on pouvait se moquer de quelqu’un de la sorte.
J’ai tout de suite renchéri :
- Olivier ton histoire, ton histoire est aussi un peu celle de Stéphanie. Et c’est aussi la nôtre… Écris un bouquin, raconte comment tu es devenu, l’homme que tu es aujourd’hui, c’est une belle leçon d’humanité, crois-moi on a besoin de ça en ce moment. Le monde est si chaotique…
Après m’avoir expliqué qu’il n’avait pas le temps, vu ses multiples occupations, de se poser le cul pour parler de lui, il préférait laisser cette tâche à quelqu’un de professionnel, à quelqu’un de plus compétant et surtout un homme qui accepte les différences…
Le lendemain j’ai appelé Jean Marc lui expliquant du mieux que j’ai pu en long et en large qui était Olivier. Curieux de nature il n’a pas hésité une seule seconde. Il allait le rencontrer et si le jeu en valait la chandelle il écrirait sur sa vie.
Vous connaissez la suite. Vous avez entre les mains un joyau ! Dégustez-le, savourez-le, conservez-le, bref prenez en soin ! Et s’il vous arrive de ne pas avoir le moral, alors ouvrez le, relisez des passages ! Olivier vous redonnera foi à la vie grâce à la plume féerique de Jean Marc.
Geoffroy THIEBAUT
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