Alors voilà, il y a quelques semaines je suis allé voir Nénesse, avec ces deux gars que j’adore (bon, Olivier Marchal est nul en Facebook mais pas Geoffroy Thiebaut, salut poto) et il faut bien avouer que j’ai mis un certains temps à pondre un avis sur la pièce. Non pas à cause des comédiens, ils sont tous excellents ! Olivier réussit de manière magistrale à manier le vocabulaire outrancier de ce Nénesse à la fois facho, raciste, anti-sémite et misogyne, il est tout autant détestable que touchant, une vraie performance. Geoffroy n’est pas en reste et interpréte superbement ce SDF en col blanc, apportant à la pièce un contrepoint sémantique pour qu’elle ne sombre pas dans la gouaille et le bon mot continuel. Il y a un équilibre entre ces deux là qui fait la pièce et lui donne tout son relief… Non, j’étais comme sonné par le « fond ». Je ne savais pas quoi en penser… est ce que ça dénnonçait la misère humaine et sociale ou est-ce que ça se contentait de nous l’exposer en la rendant « risible »… ce n’était pas totalement clair pour moi et c’est pour cela que je n’ai pas réagi à chaud. Et bien deux semaines plus tard, je pense encore à Nénesse et a mes deux camarades (les autres comédien(ne)s sont également excellents !)… Ce qui est certain c’est que Nénesse m’a bousculé et le pari est réussi. Moi qui suis assez sensible aux « spectres » de la rue, je me rends compte aujourd’hui que cette piéce est une parole singulière et nécessaire. Alors allez y tant que ces messieurs sont encore sur scène, ne manquez pas ça…